« LES VILLAS MEDITERRANEENNES » – Texte de présentation

Texte de présentation de l’exposition collective « Les Villas Méditerranéennes » dans le cadre du Fesival PhotoMed 2014…

«Luogo privilegiato in sito elevato» prescrivait Scamozzi tandis que Le Corbusier prônait « l’authenticité que la nature même met dans ses oeuvres – son économie, sa pureté, son intensité – ce sont eux qui, un jour de soleil et clairvoyance sont devenus des palais ». La représentation architecturale diffère avec le temps, mais la problématique reste la même, celle de la «villeggiatura», celle du lieu et du temps de l’«otium», hors de l’espace-temps de la ville. Si la Méditerranée a inventé la ville, la Villa Méditerranéenne invente la villégiature.

Qu’elle soit palladienne, néoclassique, moderniste, ou contemporaine, qu’elle soit grandiose ou minimaliste, rationnellement ordonnée ou intégrée le plus naturellement du monde à son environnement, qu’elle s’impose aux regards « des autres » ou s’y dérobe, la Villa Méditerranéenne est un privilège, celui d’habiter avec plaisir… Celui d’habiter autrement cette géographie originelle, de renouer avec la nature, la lumière, la terre, la pierre, la mer… tout en se nichant à l’ombre de la créativité des hommes jouant avec les techniques et les mythes, rêvant d’éternité et de paradis retrouvé. «Voilà la vérité incontestable, la leçon offerte par la villa italienne à celui qui franchit pour la première fois ses portes et jette un regard sur la mer et les montagnes qui lui font oublier ce qu’il a vu au-dehors (…). Oui c’est pour lui que le paysage se suspend à la fenêtre ; c’est pour lui seul que la main de Dieu l’a signé» (Walter Benjamin).

Cette suspension du paysage à la fenêtre, cette suspension du temps humain et urbain, cet instant de clairvoyance qui laisse entrevoir l’éternité, la photographie les cueille et les prolonge. Loin du cliché bourgeois, la Villa Méditerranéenne se révèle avec l’écriture de la lumière, en photographies.